"Mes mots pour te dire"

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"Laissez-nous vivre"

Je m’use les yeux sur les catalogues,
J’y trouve pas ma Kylie Minogue,
Futile, je sais,
Mais fragile sujet…

*
Alors, je bouffe, je bois devant ma télé,
J’ai les neurones qui vont éclater,
Je vois qu’des gens entrain d’crever,
De guerre ou de faim c’est pareil,
Elles meurent, toutes ces petites abeilles,
Manipulées, torturées, incarcérées,
Moi je demande qu’à aimer,
Pourquoi ils veulent tout casser ?
Petits soldats, grands soldats,
Dites-moi pourquoi ?
Pourquoi le petit Rachid est tombé le nez dans la poussière ?
Tué par ses frères, sous les ordres de leurs pères.
Lui, voulait juste grandir et aimer,
On n’a même plus la liberté de mourir en paix,
Plus le droit de penser, plus le temps d’aimer !
Hier, je l’ai croisée ma muse, mon égérie,
Elle m’a souri, puis est partie,
Mais moi je l’ai là, savoureuse douleur,
Qui lacère mon coeur,
Futile, je sais,
Mais, fragile sujet…

*
Écoute-moi, Homme, redevient sage,
Laisse la terre à nos enfants, petits pages,
On peut tout partager : tes sous et ma misère,
L’équilibre pour être tous fiers,
Grandir ensemble dans l’amour et la compréhension,
Arrêtons toutes ces compétitions,
Au lieu de me casser la tête avec vos sauvageries
Gonflez-nous le coeur de vie
C’est tellement beau le sourire d’un enfant qui joue
Bien plus beau qu’un enfant mort allongé dans la boue.
J’ai suivi ma petite reine,
Je l’ai attrapée par la taille, sans peine,
Laissez-nous vivre…
Elle s’est retournée m’a dit : « C’est toi que je cherchais, petit ! »
Maintenant que je l’ai trouvée, laissez-nous le temps d’apprendre la vie.
Futile, je sais,
Mais, fragile sujet...

"Automne"

Le vent souffle doucement
Balance les branches des arbres.
Les feuilles, en habit de rouille,
Glissent vers le sol en volutes d’or.
Bientôt, les arbres maigres
Ressembleront à de grands squelettes
Annonçant l’hiver.
L’air est encore doux
Mais l’azur se moutonne
De nuages vaporeux
Laissant présager la pluie.

"Le peintre"

Le peintre est seul dans son grenier,
Il peint l’aquarelle de sa vie
Sur le tableau gris
De ses années solitaires passées.
Son ciel n’est pas bleu,
Il est couleur du temps,
Son ciel n’est pas bleu,
C’est son dernier printemps.
Il fait naître des moissons de couleurs
Aux multiples splendeurs
Sur sa toile d’été
Où les couleurs se mélangent
Pour faire naître un ange
Mais ce n’est plus qu’un visage de brume
Il sait maintenant qu’il va retrouver sa brune.
Ses yeux se ferment sur ses dernières larmes
Son pinceau tombe comme un rideau sur un terrible drame.
Le peintre est mort dans son grenier,
S’en va retrouver sa bien-aimée.